Froid
Froid en début de saison
Les dommages par le gel en mai ou en juin portent généralement peu à conséquence, pourvu que le point végétatif soit encore sous la surface du sol, ce qui est le cas jusqu'à ce que le jeune plant atteigne plus ou moins le stade 6 feuilles. Sur les plants plus avancés et/où lorsque les dommages sont plus graves, fendre les tiges pour voir si le point végétatif a été endommagé. Cette vérification prend un certain temps, puisqu'il faudra probablement attendre 3-5 jours après l'épisode de gel pour évaluer avec précision l'ampleur des dégâts et vérifier si les points végétatifs sont sains (blancs jaunâtres et fermes) ou constater la reprise de la croissance foliaire.
Dans certains cas, il arrive que des tissus gelés se décolorent et finissent par prendre la même couleur que la paille plusieurs jours après le gel. Ces tissus peuvent former un « nœud » qui peut nuire à l'expansion des tissus non endommagés qui se situent en deçà du cornet. On a parfois l'impression que le fait de couper ces nœuds en fauchant le champ aide les plants à se remettre, mais le résultat est purement esthétique. Selon des essais menés au fil des ans dans des champs de maïs ayant souffert du gel, le fauchage des champs donne l'impression qu'il aide les plants à verdir, mais les sections non fauchées des mêmes champs se sont souvent remises aussi rapidement et ont donné des rendements égaux sinon supérieurs à ceux des sections fauchées.
Planche 36. Maïs endommagé par le gel à la mi-juin. Les plants plus petits peuvents s'en remettre, mais la croissance des plants plus vieux peut être limitée par les tissus détruits par le gel.
Planche 36. Maïs endommagé par le gel à la mi-juin. Les plants plus petits peuvent s'en remettre, mais la croissance des plants plus vieux peut être limitée par les tissus détruits par le gel.
Il y a très peu de moyens de protéger la culture contre le risque de gel. Voici néanmoins un aperçu des facteurs de gestion qui augmentent les risques de dommages par le gel en cas de baisse de température :
* sarclage des entre-rangs;
* épandage d'azote en bandes latérales (là où le sol est dérangé);
* épandages d'herbicides;
* présence de mauvaises herbes;
* épaisse couche de résidus laissés par la culture précédente.
Si la météo prévoit un risque de gel, les producteurs peuvent choisir de retarder le sarclage des entre-rangs, l'épandage de l'azote en bandes latérales ou les applications d'herbicides jusqu'à ce que les températures se radoucissent. Tout ce qui peut déranger le sol en surface contribue à introduire davantage d'air dans le sol et à isoler les plants de maïs de la chaleur contenue dans la masse de sol. Il s'ensuit une augmentation des risques de dommages par le gel. De la même façon, les résidus de culture et les mauvaises herbes agissent comme un obstacle au transfert de la chaleur du sol vers les plants de maïs. Par ailleurs, les sols secs sont plus vulnérables aux dommages par le gel, étant donné qu'ils sont moins en mesure de retenir la chaleur le jour, ce qui réduit la quantité de chaleur pouvant être transférée aux plants de maïs pour les protéger pendant la nuit.
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Froid en fin de saison
Des températures froides au stade du remplissage du grain en août et septembre peuvent amener des baisses de rendement et de qualité. L'ampleur des pertes dépend du stade phénologique du maïs et des températures enregistrées.
Lorsque les températures tombent à 0 °C (32 °F), le gel endommage d'abord les feuilles, ce qui met un terme à la photosynthèse, réduit le remplissage du grain et a souvent des répercussions négatives sur la vigueur de la tige. Toutefois, tant que les températures de l'air ne tombent pas sous les -2 °C (28 °F), les tissus de la tige restent viables et les éléments constituant la tige sont mobilisés pour remplir l'épi le plus possible. Si, par contre, les températures chutent sous les -2 °C (28 °F), à la fois les feuilles et les tiges peuvent être endommagées, ce qui met un terme à la fois à la photosynthèse et à la remobilisation des éléments nutritifs. Le remplissage des grains est alors stoppé et le point noir apparaît dans le grain. Le tableau 3-28, Risques estimatifs de baisse du rendement et de la qualité du maïs-grain associés aux dommages causés par le gel en fin de saison, décrit les risques potentiels sur les plans du rendement et de la qualité du maïs-grain liés à différents niveaux de dommages dus au gel.
Tableau 3-28. Risques estimatifs de baisse du rendement et de la qualité du maïs-grain associés aux dommages causés par le gel en fin de saison Stade de croissance de la culture Dommages par le gel Perte de
rendement
en grain
estimative Problèmes de
qualité du grain
Mi-pâteux
Plant au complet
40%
Graves
Mi-pâteux
Feuilles seulement
25%
Graves
Début de l'apparition de la dent
Plant au complet
25%
Moyens
Début de l'apparition de la dent
Feuilles seulement
15%
Moyens
Ligne de maturité 1/2
Plant au complet
10%
Mineurs
Ligne de maturité 1/2
Feuilles seulement
0-5%
Inexistants
Nota : Ce tableau se veut un guide; les différences entre hybrides, la vigueur d'ensemble du plant au moment du gel et les températures subséquentes ont toutes une influence sur le rendement en grain et la qualité du grain.
En général, les producteurs reconnaissent que le début de l'apparition de la dent correspond au point tournant à partir duquel le maïs peut supporter les dommages aux feuilles causés par le gel sans qu'il n'y ait de grandes répercussions sur le rendement en grain. Ce stade est caractérisé par l'apparition d'un creux au sommet du grain, qui prend la forme d'une dent, à tout le moins dans la partie inférieure de la rafle.
Même en l'absence de dommages par le gel, les producteurs craignent que plusieurs nuits froides d'affilée ne compromettent le remplissage du grain. Dans une étude menée à l'Université de Guelph, M. Thys Tollenaar a constaté que les nuits froides où les températures étaient tombées à 2 °C, la photosynthèse et la vitesse de remplissage du grain s'étaient trouvées réduites de 50 %. Toutefois, une fois soumis à des températures plus clémentes, les mêmes plants avaient repris leur activité et affichaient des taux de croissance comparables à ceux des plants qui n'avaient pas du tout été exposés aux températures froides. Pourvu que le maïs puisse échapper à des dommages graves par le gel durant les nuits froides, le remplissage du grain devrait se poursuivre après le retour des températures normales.
Dans certains cas, les dommages par le froid empêchent les producteurs de récolter le maïs sous forme de grain et les obligent à le récolter comme ensilage. Différents points importants sont à considérer au niveau de la gestion de l'ensilage. À la suite d'un gel, le maïs d'ensilage qui a gelé avant que la ligne de maturité n'atteigne la moitié de la hauteur du grain (ligne de maturité 1/2) risque de renfermer trop d'humidité pour se prêter à l'ensilage. Idéalement, dans les cas de gel, la récolte de maïs doit être retardée jusqu'à ce que le plant entier atteigne la teneur en eau souhaitée pour l'ensilage.
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Chaleur
Le stress dû à la chaleur est différent du stress dû à la sécheresse. Le maïs peut habituellement tolérer des températures aussi élevées que 38 °C (100 °F) avant de subir des dommages, dans la mesure où il n'est pas en même temps soumis à la sécheresse. Les sensibilités à la température et à la sécheresse varient d'un hybride à l'autre. Les hybrides tolérant la sécheresse peuvent donner des résultats décevants; ils ne constituent sans doute pas un bon choix les saisons normales.
Inondation
Un sol inondé impose un stress au plant en privant les racines d'un approvisionnement en oxygène. Les plants plus jeunes meurent s'ils sont submergés dans l'eau pendant plus de 5 jours, particulièrement si le temps est doux. Si les températures sont élevées, la mort peut survenir en quelques jours seulement du fait que les processus végétaux se trouvent accélérés et que les racines ont alors grandement besoin d'oxygène. Si le temps est plus frais, les plants submergés peuvent survivre jusqu'à une semaine. Passé le stade 8 feuilles, les plants de maïs peuvent tolérer d'être submergés dans l'eau pendant plus de 8 jours, mais peuvent alors être plus susceptibles à la maladie et peuvent voir leur croissance racinaire ralentie pendant la durée de l'inondation. Les pertes de rendement dues aux inondations sont plus graves pour les plants submergés immédiatement avant ou pendant les floraisons mâle (formation de la panicule) et femelle (apparition des soies). Les plants qui sont aux stades végétatifs de 10-16 feuilles et/ou durant la période de remplissage du grain réagissent peu aux inondations.
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Sécheresse
Une culture de maïs a besoin d'environ 50 cm d'eau pour produire des rendements élevés. Cette eau provient de l'eau emmagasinée dans le sol, des précipitations ou de l'eau d'irrigation.
Le manque d'eau fait flétrir les feuilles et donne aux plants une couleur grisâtre.
Planche 1. Guide des symptômes de carence nutritive. Traduction libre de « Guide to Nutrient Deficiency Symptoms » réimprimé avec l'autorisation du Saturday Evening Post © 1957 (renouvelé), BFL&MS, Inc.
Planche 1. Guide des symptômes de carence nutritive. Traduction libre de « Guide to Nutrient Deficiency Symptoms » réimprimé avec l'autorisation du Saturday Evening Post © 1957 (renouvelé), BFL&MS, Inc.
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Planche 37. Le stress dû à la sécheresse affecte surtout les rendements du stade de la formation de la panicule à celui de l'apparition des soies.
Planche 37. Le stress dû à la sécheresse affecte surtout les rendements du stade de la formation de la panicule à celui de l'apparition des soies.
C'est entre le moment de la formation de la panicule mâle et celui de l'apparition des soies que le maïs souffre le plus de la sécheresse et que celle-ci peut occasionner des pertes de rendement si le maïs est soumis à un autre stress (voir figure 3-3, Manque d'eau).
Figure 3-3. Manque d'eau.
Figure 3-3. Manque d'eau. Présentation schématique du lien entre l'âge de la culture et le pourcentage de diminution de rendement attribuable à une journée de stress hydrique. Les lignes du haut et du bas représentent les réductions de rendement les plus fortes et les plus faibles obtenues au cours des expériences. La ligne du centre représente la réduction moyenne. Source : Corn and Corn Improvement (1988). Sprague et Dudley, rédacteurs.
Présentation schématique du lien entre l'âge de la culture et le pourcentage de diminution de rendement attribuable à une journée de stress hydrique. Les lignes du haut et du bas représentent les réductions de rendement les plus fortes et les plus faibles obtenues au cours des expériences. La ligne du centre représente la réduction moyenne. Source : Corn and Corn Improvement (1988). Sprague et Dudley, rédacteurs.
Pendant les stades végétatifs qui suivent (V8-V14), la sécheresse peut en fait être bénéfique aux plants puisqu'elle force les racines à s'enfoncer rapidement dans le sol. Par contre, une période de sécheresse durant l'apparition des soies peut nuire à la pollinisation et empêcher les soies d'apparaître. Quant à une sécheresse après le stade de l'apparition des soies, elle peut nuire au remplissage des grains.
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Grêle
Les champs de maïs endommagés par la grêle peuvent présenter une surface foliaire réduite, des épis et des tiges meurtris et, dans des cas graves, des tiges brisées.
Planche 38. Les pertes de rendement les plus grandes attribuables à la grêle surviennent lorsque le maïs est défolié au stade de la formation de la panicule.
Planche 38. Les pertes de rendement les plus grandes attribuables à la grêle surviennent lorsque le maïs est défolié au stade de la formation de la panicule.
Les pertes de rendement dues à la grêle dépendent du stade de la culture au moment où la grêle se produit et de l'ampleur de la défoliation. Les pertes de rendement les plus grandes surviennent lorsque le maïs est défolié durant la formation de la panicule mâle. Les plants plus jeunes peuvent voir leur croissance et leur développement retardés par la grêle, sans toutefois que les rendements n'en souffrent beaucoup. La défoliation des plants qui sont presque à maturité cause en général des pertes de rendement négligeables. Consulter le tableau 3-29, Pourcentage estimatif de pertes de rendement dans le maïs-grain par suite de la défoliation à divers stades de croissance, pour évaluer les pertes de rendement attribuables aux dommages par la grêle. Les dommages par la grêle peuvent par ailleurs offrir une porte d'entrée à des maladies comme le charbon.
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Oiseaux
Les oiseaux peuvent endommager les plantules en train de lever. Toutefois, les dommages les plus graves touchent le grain en août et en septembre.
Planche 39. Dommages atrribuables aux oiseaux sur des épis de maïs.
Planche 39. Dommages attribuables aux oiseaux sur des épis de maïs.
Les oiseaux mangent les grains à même la rafle, ce qui cause des pertes de rendement directes. Les dommages aux grains peuvent par la suite offrir une porte d'entrée aux moisissures. Les dommages causés par les oiseaux peuvent être facilement confondus avec les dommages aux plantules causés par le ver-gris noir ou les dommages aux épis causés par les sauterelles. Des bruiteurs comme les AV Alarm®, des canons au propane, des détonations et la sirène de marque Phœnix ainsi que des enregistrements de cris d'oiseaux en détresse peuvent réussir à tenir les oiseaux à distance si plus d'une technique est utilisée et que les réglages ou les sources de bruit sont changés fréquemment. Si les oiseaux ou les animaux sauvages causent passablement de dégâts, communiquer avec le ministère des Richesses naturelles pour connaître les méthodes de lutte envisageables.